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Cigaka-ASBL

Enfant victime : Abus - Maltraitance - Harcèlement

Les jeux sexuels entre enfants.

Les jeux sexuels entre enfants.
Les jeux sexuels entre enfants.

Créer un espace de jeu pour s'épanouir.

Les théories sexuelles infantiles décrites par S. Freud sont bien un passage obligé pour tous les enfants. En surprenant les enfants en plein jeu sexuel ou sexualisé, notre réaction est déterminante. Les enfants qui se découvrent cherchent à confirmer leur hypothèse sur la sexualité auprès de ses pairs. Rappelons que la sexualité chez l'enfant est différents de celle de l'adulte. Comment différencier le jeu sexuel de l’abus sexuel entre enfants ? Devenons-nous patienter encore que les enfants nous interpellent ou décrivent en détails ce qu’ils font dans leur coin de jeu ? Devons-nous nous planquer devant leurs cabanes sous prétexte de mieux les surveiller ? Comment un parent doit se comporter et agir pour aider son enfant à bien se développer sans frustration ni faire du mal à autrui ?

Les enfants curieux s’adressent naturellement aux adultes. Malheureusement, les adultes ne satisfont pas toujours leur curiosité. Ils cherchent les réponses ailleurs. Ils veulent comprendre à tout prix la différence de sexe. Mais bon dans la famille, il y a toujours « un papa et une maman », autrement dit, si l’un des adultes occupe la fonction paternelle, l’autre occupera la fonction maternelle. Les enfants ne sont pas dupes, ils se rendent compte du fonctionnement intrafamilial. Selon leur critères, ils n'ont pas de difficultés à différencier les adultes. N’est-ce pas qu’ils disent : « Je suis fort comme papa. La maîtresse est gentille comme Maman… ».

Peut-on faire confiance aux jeux à caractère sexuel des enfants ?

Le jeu sexuel est un moment de divertissement. Il permet aux enfants de trouver des solutions à leur inquiétude. Sophie Marinopoulos répond à ces questions pertinentes. Voici la transcription d'une interview postée sur le site de Yapaka. « Les jeux sexuels entre enfants, ils arrivent au moment de la découverte de la différence de sexe. C'est-à-dire jusque-là, jusque vers trois ans, l'enfant savait qu'il était un enfant. Il va découvrir un jour qu'il n'est pas un enfant, mais un enfant sexué. Donc toute sa vie va changer. Il ne va plus du tout regarder le monde de la même façon, il ne va plus regarder ses parents de la même façon, il va s'interroger par rapport à ce qu'il est, d'une façon qui lui est propre. Et il va aller à la rencontre, bien entendu de l'autre sexe, il va essayer de comprendre qu'est-ce qui fait cette différence.

Donc les enfants vont commencer à sexualiser leur jeux. Ils vont être attirés par certains jeux. Mais ils vont être attirés par la découverte de l'autre. Les enfants vont en général utiliser les activités de faire semblant. Qui est la grande activité de l'enfant, c'est « et on dirait que…, on dirait qu'on jouerait à… », qui arrive avec la découverte de différence de sexe. « Et on dirait qu'on est un papa et une maman et on dirait qu'on a un enfant…. », « et on dirait… ».

Après on entre dans des fonctions sociales, « et on dirait qu'on est un docteur, qu'on est infirmière,… », etc.

Comment intervenir dans le jeu des enfants sans user de la violence ?

Quand les enfants jouent entre eux, les mêmes tranches d'âge. Qu'ils sont dans ce questionnement interactif, cela appartient au jeu de l'enfant. À partir du moment où un enfant vient se plaindre (d'ailleurs parce que c'est souvent que les choses se passent) à un adulte que l'autre l'a déshabillé, que l'autre lui a fait mal, que l'autre a voulu mettre le doigt dans la fesse, etc. On est plus dans le jeu de faire semblant. Et que là, il y a une intervention à avoir, qui est une intervention éducative. Qui appartient pleinement à la fonction parentale. De dire : « Attend-là, c'est quoi ça. Là, je ne suis pas d'accord. ». Comme on peut dire sur de tas d'autres activités de l'enfant. On va dire : « Attend-là, je ne suis pas d'accord. Tu peux jouer, mais tu ne te mets pas en danger. ».

C'est-à-dire, il y a de moments où le parent va ramener l'enfant dans un espace, qui est un espace de jeu. Dans lequel il est, en effet, autorisé à mettre en scène son imaginaire. À éprouver les préoccupations enfantines, mais il y a des règles. Les règles, c'est : « On ne va pas comme ça déshabiller le copain pour savoir comment son corps est fait. On le questionne, on fait semblant, on s'interroge, on joue à être un papa et une maman, mais on ne passe pas cette barrière interdite ». Qui est d'aller d'utiliser le corps de l'autre. Sans son consentement n'en parlons même pas. Mais d'aller utiliser le corps de l’autre.

En fait, l'intervention parentale va surgir que quand l'enfant va se mettre en danger, mettre l'autre que soi en danger. Passer au-delà du faire semblant pour entrer dans un acte de réalité. Là, on n'est plus dans l'activité ludique. Ou alors être dans une activité ludique dangereuse quand je parle de danger. À ce moment, il y a une intervention à avoir auprès du corps de l'enfant. Auprès de l'enfant, lui disant : « Attends, moi, je ne suis pas d'accord avec ça ».

Quand les enfants préfèrent jouer entre eux!

Quand les enfants préfèrent jouer entre eux!

Les parents ont-il peur de voir leurs enfants être abusés sexuellement par les petits camarade de jeux ?

Trop souvent, on voit une panique du monde des adultes. Qui vont interpeller le social. Alors que la fonction parentale avait son rôle à jouer. Beaucoup trop souvent. Et à ce moment-là, on passe dans une autre dimension. C'est-à-dire que pour les enfants que je pouvais recevoir dans un centre qui était un centre d'accueil des enfants victimes d'abus sexuels, on pouvait recevoir des enfants extrêmement jeunes de quatre ou cinq ans, qui avaient fait un jeu de « toucher le faire pipi » comme disent les parents parfois et qui se retrouvaient dans un parcours judiciarisée. De façon absolument hallucinante.

Il y a une fonction parentale fondamentale, ça fait partie du rôle et de la vie des parents d'être garants (bien entendu) de l'équilibre des relations de leurs enfants entre eux et avec les enfants qui sont habités chez eux ou chez qui, ils y vont.

Quand les enfants se déshabillent ensemble, il y a toujours un moment où un des enfants se plaint de l'autre. C'est-à-dire, qu'il y a toujours un qui va vouloir prendre une relation d'autorité. Qui fait que l'enfant va se sentir « objet de l'autre ». Et c'est là où d'ailleurs les enfants interpellent ou ils n'interpellent pas forcement directement ; parce que les enfants n'ont pas tellement de capacités à aller directement interpeller. Mais ils vont faire en sorte d'attirer le regard ou la venue du parent par le bruit, par des cris. Par des excès qu'il sait ou qu'ils savent, mais c'est aussi là une façon de dire aux parents : « Venez nous aider à rester dans une relation acceptable ». C'est aussi là où on voit comment les enfants produisent eux-mêmes presque cette nécessaire barrière qu'ils n'arrivent pas à poser tous seuls parce qu'ils sont trop petits pour les faire. » (1).

Quel gain tire-t-il l'enfant en jouant ? 

Les enfants doivent jouer. Le jeu les épanouie. C'est un espace où ils mettent en pratique les règles des adultes. Ils y apportent les leurs également. Pendant le jeu, l'enfant expérimente l'absence de l'adulte ou de sa figure d'attachement. Même si dans un premier temps, ses partenaires ne sont pas étrangers, c'est début d'une ouverture vers le monde inconnu. Les qualités et l'implication des enfants dans la dynamique de groupe peuvent être évaluées à travers leurs jeux. L'enfant est confronté à ses propres émotions et sa capacité de gérer l'autre, son partenaire. Faudrait-il que les parents n'envahissent pas cet espace de jeu ?

Référence :

1. http://www.yapaka.be/video/les-jeux-sexuels-entre-enfants.

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C
Salut, tres bon article !
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P
Merci désolé , ces derniers temps nous avions été moins présents sur la toile ! Merci et à bientôt !